
Située entre le quartier « gay » et le quartier « populaire » Anneessens, la place Fontainas a été le lieu de plusieurs actes de violence prétendument homophobes, contribuant à la catégoriser comme un espace d’insécurité, particulièrement pour les populations homosexuelles. En réponse à ce type de violences, les mesures adoptées par les instances publiques se multiplient mais peinent néanmoins à sortir d’une logique sécuritaire, souvent binaire et essentialisante. À partir d’un travail d’observation directe et d’entretiens sur et autour de la place Fontainas, le présent article entend adopter une nouvelle approche. Il appréhende cet espace à partir de la notion de frontière et, à travers une analyse intersectionnelle, rend compte des mécanismes socio-urbains qui participent à établir des ruptures en termes de sexualité, de classe sociale et d’ethnicité. Par contre, dans chacune des zones étudiées, la continuité de la domination masculine invisibilise et contraint l’accès des femmes à l’espace public.